Archives du mois : mai 2006

Une étrange faune : l’anarchiviste et le biblioteckel

Ajoutez un commentaire 21 mai 2006

hamstéreo (animal hifi). Par Benide Voici un livre qui joue avec les mots et leurs définitions. Mots-valises, invitation au voyage loufouque de l’imagination verbale débridée. Ils touchent nos professions : ainsi l’anarchiviste, qui range de manière tellement chaotique que les documents deviennent introuvables, décourageant ainsi toute consultation (n’en connaissez-vous pas?). Serait-il astreint à l’oubligation, qui s’oppose au devoir de mémoire? Nous voyons aussi le biblioteckel, ce petit toutou, terreur des rats de bibliothèque et cause de la baisse de la fréquentation.

Dans nos institutions, comme partout, il y a toujours un lavaboss qui sur-veille à la propreté des cabinets. Quant à celle de la langue, elle est assurée par des académiliciens dont le très connu gendarmesson qui, honni soit soit qui mal y pense, ne fait pas de littératerre.

Il y a bien entendu, ds définitions plus réussies que d’autres. Nous n’épuiserons pas ici ce parcours hilarant, il faut le lire. On y trouve même un clin d’oeil à la Suisse avec l’oraclette, héritière peut-être des arts divinatoires celtiques.

Alain Créhange, c’est le nom de l’auteur, a déja écrit, dans la même veine, Le pornithorynque est un salopare. Comme il n’a pas encore tout exploité, et qu’il suscite des vocations, offrons-lui, avant de conclure, l’omégalomanie : comportement pathologique, propre aux détenteurs des montres d’une certaine marque, consistant à se prendre pour James Bond. Et, bien de chez nous, la nantise, cette obsession de l’opulence.

Et maintenant pour les intéressé-e-s:

Le livre :
CREHANGE, Alain, L’anarchiviste et le biblioteckel : dictionnaire de mots-valises, [Paris], Ed. Mille et une Nuits, 2006

Le site d’Alain Créhange :
http://perso.wanadoo.fr/alain.crehange/index.html

Bonne lecture.

PS : si cela vous dit, vous pouvez laisser en commentaire ici vos mots-valises.

Un billet pour Tombouctou

Ajoutez un commentaire 15 mai 2006

Détail de la Porte du Pardon, cathédrale de Seville. Par BenideIl fut un temps où l’on fuyait l’Europe à la recherche de tolérance. Il fut un temps où, pour sauver des livres, on devait traverser la Méditerranée. En 1467, à Tolède, les “vieux chrétiens”, qui voulaient nettoyer la Castille de “sang impur”, écrassèrent une révolte de “chrétiens nouveax”, convertis de tout bord. La situation devenant intolérable, un groupe de musulmans décida de s’exiler un an plus tard. Parmi eux, Ali ben Ziyad al Quti, Visigoth islamisé, juge et amoureux des livres, qui partit avec “peu d’or et beaucoup de manuscrits”.

Après passage par Séville et Grenade, Ali ben Ziyad arriva au Maroc via le détroit de Gibraltar. Il continua à acheter des manuscrits tout au long de son périple. Il traversa le désert et continua voyage vers le sud. Arrivé aux terres de l’Empire Songhay, il se maria avec la soeur du futur empereur ghay, fondant ainsi une dynastie métisse. Son fils, Mahmud Kati, devenu historien de Tombouctu (dans l’actuel Mali) est à l’origine de celle qui est considérée comme la première bibliothèque de l’Afrique noire. Il a donné son nom a l’extraordinaire collections de manuscrits connue aujourd’hui comme le Fonds Kati. On y trouve des ouvrages de géographie, histoire, médecine, voyages et religion, principalement en langue arabe, mais aussi en hébreux, entre autres. Ils provenaient en grande partie de Al-Andalus (L’Andalousie).

Suite à des renversements de sort, le contenu de la bibliothèque passa en mains privées, dont des membres de la famille Kati. Des siècles sont passés. A Tombouctou il existe actuellement, outre le IHERIAB (étatique) un certain nombre de bibliothèques privées, mais accessibles aux studieux, qui accueillent quantité de ces manuscrits remarquables. Il existe, en plus, des ouvrages gardés par des familles qui, non seulement ignorent leur immense valeur (de tout point de vue), mais sont dans une sitation de grande précarité qui les empêcherait de toute manière d’en prendre soin.

Mais même les bibliothèques reconnues sont en danger. Les moyens manquent, et les dégradations guettent. On y trouve toute la panoplie à Tombouctou : rongeurs et insectes, danger d’incendie, maisons qui laissent entrer l’eau pendant la saison des pluies… ainsi que la fragilité des anciens manuscrits qui risquent de s’éffriter par de mauvaises manipulations…etc.

Tout n’est pas perdu. On peut trouver encore des manuscrits, sur des supports résistants, dans un bon état de conservation. Un projet international de sauvetage des bibliothèques de Tombouctou a été organisé par l’UNESCO et des universités européenes. Celui-ci a établi trois axes : Conservation physique, Gestion électronique, Tourisme et diffusion. Ce dernier axe permettrait de générer des fonds pour le projet, alliant culture et fantasme : la réputation de la mystérieuse ville aux 333 saints n’est plus à refaire.

Le gouvernement français, de même que des universités d’outre Atlantique, collaborent aussi à certains projets. Il arrive parfois de l’aide de certians pays arabes. Cela permet à des bibliothèques privées comme la Mama Haidara d’investir, même modestement, dans la conservation, la formation et l’accès aux documents. La réalisation de plus grande envergure pourtant est celle qui touche le fonds Kati, pour lequel on a construit en 2003 la bibliothèque Andalusi qui abritera plus de 3000 volumes du XVème et XVIème siècles fondamentalement. Celle-ci a pu se concrétiser grâce à l’aide substantielle du gouvernement espagnol et andalou en particulier.

Malgré tout cela, la situation est loin d’être rose. Le temps et les moyens insuffissants malgré tout conspirent contre le sauvetage. Le pillage et la contrebande existent, et il semblerait (selon Le Monde diplomatique d’août 2004) que le traffic passe aussi par la Suisse, où les manuscrits sont “maquillés” puis revendus.

Mais soyons optimistes. Parmi les trésors de la ville mythique il existe un étrange manuscrit, sorte d’anthologie des prédictions érronées, ne jamais accomplies (qui serait certainement apprécié par certains de nos politiciens et météorologues). On le doit à Sayyid al-Din Abdullah ibn Amar al-Misri, qui vécut au XVIème siècle. Espérons que la disparition des bibliothèques de Tombouctou s’y trouve consignée.

Note : bientôt une mini bibliographie sur le sujet

Les messagers et le message

2 comments 13 mai 2006

Le Web 2 “social” et le danger de la dissolution du sens

dissolution numérique

“Ils furent invités à être des rois ou des messagers des rois. Comme des vrais enfants, ils voulurent tous être des messagers. C’est pour cela qu’il n’y a que des messagers qui chevauchent à travers le monde et, comme il n’y a plus de roi, ils se crient les uns aux autres des messages sans sens…”
Kafka


Si les propos divergents sont diaboliques, me voici provisoirement (car d’habitude sur l’autre rive) en avocat du diable, à contre-courant de l’euphorie ambiante. Avocat commis d’office d’ailleurs parce que ma voix se noiera certainement dans le néant. C’est donc avec la liberté que donne l’inutilité que je m’exprime.

Au délà de la technologie, il y a dans le dénommé Web 2.0 cette “implication plus forte des utilisateurs” dont parle F. Cavazza (FredCavazza.net). Ah le Web 2, les réseaux communautaires…Le village global devient maintenant une méga yourte mongole où l’on se promène dans une sain(t)e promiscuité, et la technologie se met au service de l’union mystique vers la Sainte Information. Que serait-il de nous si nous ne maîtrisions pas les blogs (comme source et comme instrument), les fils RSS, les folksonomies (ou “peuplonomies”, encore mieux)?…Ah les délices de del.icio.us et les tags partagés! Si toi ô mon / ma hypothétique lecteur / trice n’est pas à l’aise avec ces termes, c’est que tu es en danger de mort sociale…(professionnelle?!).

On regarde avec vénération effroyée et teintée de lassitude ces êtres doublement “branchés”, spécialistes de l’information performante, partagée, démultipliée, filtrée et sélectionnée. On s’abonne, on partage, on copie, on répète, on décrit, on synthétise (dans le meilleurs des cas). Le but? a) Ce serait un accroissement de l’efficacité, un avancer ensemble vers le progrès et la totalité.

Le sens

Qui crée le sens? Je dis le sens, non le contenu. On peut écrire “lulibulibu” 5 millions de fois et cela donnerait, imprimé, un beau volume avec du “contenu” mais … avec du sens? Dans la grande toile, les contenus multiples / multipliés et assemblés créent-ils automatiquement du sens? Ce sens, le cherchons nous vraiment? A quoi cela servirait? Et … au service de qui sommes-nous?

Il y a l’entreprise, direz-vous. Oui, mais l’entreprise cherche du profit, des parts de marché, dévancer la concurrence, pas du sens.

Il y a la recherche de pointe, etc. direz-vous. Oui, mais la recherche, quand elle n’est pas au service de l’entreprise, et du profit, cherche des résultats, pas du sens.

Mais à quoi sert donc le sens? Sortons de l’entreprise, la recherche. Allons dans le monde “de tous les jours”, la vie quotidienne de nos bibliothèques, fréquentées par des futurs cadres d’entreprise, chercheurs et documentalistes, mais surtout des êtres humains qui sont et seront hantés par la névrose et le déracinément. Notre rôle est non seulement de donner accès à l’information comme alibi mais de donner du - vrai - sens à l’information. Cela implique connaissance des outils mais aussi une formation solide à la réflexion et au discernement, un état d’alerte (ne pas confondre avec la veille) constant, et une remise en question sans fin.

Aparté : n’oublions pas que dans certains pays les blogs et autres systèmes de publication de contenu servent à l’expression de l’oposition et des minorités (quand l’accès à Internet et les brèches dans le mur de la censure numérique le permettent). Ici ce sont l’acte et le contexte qui donnent du sens.

Le but (b)

Paradoxalement, plus on se dilue plus on veut gonfler le moi, c’est une exaltation subtile de l’ego, un narcissisme doux qui nous fait participer (moi y compris), nous exposer, entrer dans le jeu grassement enrichissant et sournois du “tout au réseau social” et la mode technologique.

Recul

Si nous nous définissons et véhiculons le réflexe de nous / se définir - ainsi que nos vérités - seulement par rapport aux autres, aux réseaux et au prestige obtenu grâce aux miroirs multiples et à la “contre-citation” - autant de mirages … qui sommes-nous? Où est notre indépendance?

Au délà des vers archiconnus de T.S.Eliot (où est la sagese que nous avons perdu dans la connaissance…) il faudrait méditer ces propos - je m’excuse de les détourner quelque peu de leur but originel - du rabbi de Kotzk, et en trouver le sens profond sous l’apparente tautologie :

“Si moi je suis moi parce que Tu es Toi, alors je ne suis pas moi, et Tu n’es pas Toi. Mais si je suis moi parce que je suis moi, et que Tu es Toi parce que Tu es Toi, alors je suis moi, et Tu es Toi.”

Séminaire à Séville (2). Survol

2 comments 8 mai 2006

Séminaire international “La société de l’information dans la coopération au développement : un nouveau défi pour les bibliothèques et leurs professionnels”. Séville, 4 et 5 mai 2006.

 Lieu du séminaire. M. Peter. J. Lor, IFLA. Par Benide

Difficile de résumer un événement aussi riche. Nous ferons donc un survol de ces deux jours, en nous arrêtant sur certains des discours et concepts qui nous ont le plus interpellés.

D’abord les participants : outre des personnalités de la culture et l’aide au développement d’Espagne et Andalousie, voici certains des invité(e)s au Séminaire : Peter Johan Lor, Sécrétaire Général de l’IFLA, Sohair Wastawy, directrice de la bibliothèque d’Alexandrie, Luis Rodriguez Moreno, directeur général de la Fondation “Biblioteca Virtual Miguel de Cervantes”, Olivier Chourrot, de la BPI de France, Gloria Bonder, directrice de la section “Genre, Société et Politiques” à la Faculté Latinoamericaine des Sciences Sociales, Axel Plathe, programmeur senior, division “Société de l’information” à l’UNESCO et ex-coordinateur du programme de restauration de la bibliothèque de Sarajevo, Meriem Merzouki, chercheuse au CNRS et co-responsable du Comité des droits de l’homme au “Sommet Mondial de la Société de l’information” ainsi que Daniel Pimienta, ancien d’IBM et président de FUNREDES (Fondation Réseaux et Développement).

Maintenant le contenu des discours.

  1. Des beaux propos consensuels : les TIC, facteur de développement, leur maîtrise, condition pour échapper à la malédiction de la pauvreté … ainsi que notre cher concept de “fracture numérique”.
  2. Des propos non moins consensuels mais plus riches : les bibliothèques doivent jouer un rôle essentiel dans l’établissement de réseaux, faciliter l’accès à la culture à des populations vulnérables. Elles sont souvent le seul endroit où des nombreuses personnes peuvent accéder à l’information,y compris à Internet. Les bibliothèques doivent se transformer (ici cliché) “d’entrêpots passifs de connaissances” en “Centres dynamiques de projection / émission culturelle” et jouer un rôle d’Infomédiation.
  3. Suite du précédent : Bibliothèques doivent devenir “Centres multifonctionnels d’apprentissage permanent”, dans les processus d’apprentissage aussi bien formel qu’informel.
  4. Des questions / réflexions aguisées et pertinentes : Nos définitions / concepts actuels de “bibliothèque”, de ce qu’une bibliothèque est, sont-ils pertinents pour l’avenir? Ne brident-ils pas notre imagination créative? Quel est le vrai rôle médiateur du bibliothécaire? (Enseignant, assistant social, où sont les limites?). Quel modèle de bibliothèque veulent les professionnels ID, lequel veulent les politiques?
  5. Des propos riches et moins consensuels : a)Contestation du mythe des TIC miraculeuses en soi ; elles peuvent aussi devenir facteur d’exclusion (critique des postures technocratiques). b)L’importance de la terminologie dans notre vision de la réalité et le conditionnement de notre action. Au lieu de “Société de l’information” ou “Société de la connaisance” (termes creux en soi), “Société des savoirs partagés”. Et critique de la notion de connaissance en soi comme source automatique de richesses.
  6. Suite du précédent : c) On devrait parler de “fractures numériques” au pluriel, car ils en existe plusieurs et dues à des facteurs divers. d) La “neutralité technologique” n’existe pas. e) Scoop : la présence del ‘anglais sur le net diminue, arrive à saturation, les chiffres lui donnant 80% de présence sont tendencieuses. (l’ONG FUNREDES a développé une méthodologie et un outil d’analyse de la présence linguistique sur la toile).

De multiples expériences et lieux furent racontées dont :

  1. la Bibliothèque Virtuelle Cervantes, page web littéraire la plus visitée en Espagnol et respectueuse absolue des standards du W3C, y compris pour ce qui touche à l’accessibilité, (ils vont jusqu’à l’extrême des proposer des vidéos de poèmes classiques en langage de signes).
  2. Des bibliothèques multiculturelles en Andalousie où, avant d’établir la politique de collection et les achats, on fait des études démographiques et statistiques en tenant compte de : origine, âge et sexe entre autres des habitants des communes où se trouvent les différentes bibliothèques afin d’adapter le mieux possible l’offre aux besoins.
  3. Réseau des bibliothèques des femmes de l’état espagnol
  4. Projets pour permettre aux Marocains la publication des contenus locaux sur le web en s’appuyant sur des logiciels libres, tels que SPIP (ONG Tanmia, entre autres).
  5. Le nouveau projet de numérisation de la bibliothèque nationale de France.
  6. La bibliothèque de Tombouctou et le fonds Kati (mais à celle-ci nous lui consacrerons un petit article à part)
  7. Etc…dont un témoignage avec preuve visuelle (film) de la censure appliquée sur Internet à Tunis pendant le Sommet Mondial de l’information

Ceci est juste un aperçu, un bric-à-brac à chaud d’une rencontre aussi riche que bien organisée. Un compte rendu détaillé et mieux structuré apparaîtra probablement dans la Revue électronique suisse en sciences de l’info. Ou bien ici. Maintenant il faut digérer la masse d’information, réfléchir et …essayer d’agir.

Séminaire à Séville (1). La ville

Ajoutez un commentaire 7 mai 2006

Séminaire international “La société de l’information dans la coopération au développement : un nouveau défi pour les bibliothèques et leurs professionnels”. Séville, 4 et 5 mai 2006.

Vierge des bons livres (Séville). BenideDe retour de Séville, après deux jours riches en rencontres et idées. Un survol du séminaire lui même viendra dans un autre billet. Parlons d’abord de Séville, ville lumineuse, carrefour de cultures (chrétienne, juive, musulmane). C’est logique que on y trouve la Fundacion Tres Culturas (Fondation Trois Cultures), institution organisatrice et hôte du Séminaire. Mais on y trouve aussi, dans cette capitale de l’Andalousie, un mélange de tradition et modernité, de dévotion religieuse et d’esprit de fête, de rigueur et détente.

Séville est coupée en deux par le fleuve Guadalquivir aux eaux paisibles, qui a par endroits des allures de Gange. Des rameurs et rameuses s’y entraînent à l’aviron, des poissons s’y sentent à l’aise - les pêcheurs sont ailleurs. Je le traversais chaque jour pendant la durée du séminaire, celui-ci ayant lieu dans la Isla de la Cartuja (île de la Chartreuse). Au XVIIème, des processions menant des hérétiques au bûcher le traversaient aussi, et des curieux affamés de spectacle les regardaient depuis des barques.

Ville d’inquisition, de livres brûlés, de livres écrits et de livres lus. Presque autant d’églises et couvents que de bistrots. Des “patios” qui demeurent dans le souvenir du poète Machado. Une jeune vendeuse de chorizo lit passionnément le Siddharta de Hesse entre deux clients. Une bibliothécaire-documentaliste aux allures de danseuse de flamenco coordonne de manière impeccable un séminaire international sur les bibliothèques. Une librairie spécialisée dans l’histoire, Céfiro, est une caverne magique, où il sufit de demander pour qu’un livre, si improbable fut-il, apparaisse. Elle se trouve dans une rue consacrée à la Vierge, comme tant de rues à Séville. Mais cette vierge (voir image ci-dessus) à un nom particulier. Tentative de conciliation entre foi et amour de la littérature, ou personnalisation adoucie de l’Index, elle s’appelle “Nuestra señora de los buenos libros” (Notre dame des bons livres).

A suivre…

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