Articles dans 'Bibliothéconomie'

Le 2 qui cache le 0

Ajoutez un commentaire 16 juin 2007

1-TIC et toc. Pixels en salade

un portable qui raconte des salades. Par BenideLe virtuothécaire se leve de bonne heure. « De bonne heure » est ici une convention, car le jour dans son monde de bytes & pixels a des frontières élastiques. En allant vers sa Virtuothèque, il a le temps de regarder ses fils rss et de poster sur son blog son profond message matinal « Une journée commence. Je suis obsédé par l’interaction ».

Les dernières photos postées sur Flickr (son chat, des pissenlits, sa tarte au thon de la veille) et les dernières vidéos (lui-même en train de se filmer) sur YouTube, il peut enfin se consacrer, en attendant l’arrivée improbable du (ou de la) premier lecteur physique, à lire les opinions des lecteurs virtuels sur les dernières acquisitions et leurs votes sur celles-ci, censés orienter le prochain (cette fonctionnalité a fait entrer enfin sa bi … sa Virtuothèque dans le siècle nouveau).

Extrait concernant la dernière édition poche de « Le rouge et le noir ». :

-Jeanne intello : livre magnifique, jusqu’où va l’ambition? Sujet d’actualité. Julien Sorel je t’aime. Hautement recommandable
-Lapin de pâques : Nul à chier! C’est kwa se provintial ki veut réussire? Genre gigolo tormenté de mes deux. Préfèrre un bon polard.
-Le creuseur : Rouge, noir. Ces couleurs m’obsèdent. Pourquoi rouge, pourquoi noir? vie et mort, église ou armée sang ou bile? et pourquoi « et »? Pourquoi pas « Le rouge OU le noir? EXCLUSION OU COMPLÉMENT? Ma raison vacille. Pas pour âmes sensibles ni pour cerveaux ramollis.
-Couledouce : Franchement, l’autre jour j’ai vu un film de Costa Gavras, je me souviens plus du nom. Rapport avec la presse. Et cet accusé qui se suicide en plein tribunal (lu dans la presse), pas de contrôle malgré le ton sécuritaire…pourquoi je parle de ça?…ah oui, le meurtre de Madame…comment déjà?
-Le Didactos : Stendhal, de son vrai nom Henri Beyle (23 janvier 1783, Grenoble - 23 mars 1842, Paris). Pour bien l’apprécier, le mettre en contexte avec la Chartreuse de Parme (rien à voir avec le jambon – pour les rigolos de service). Soyez critiques. Méfiez-vous de Wikipédia.
-Le concis : Bof!

Note finale (à ce jour) : 3.5 sur 10

Intéressant, se dit le virtuothécaire, qui attaque – la pause est arrivée – son incursion dans MySpace. D’autres friends virtuothécaires y ont laissé leurs empreintes fraîches de la matinée, il est temps de faire de même.

Le plaisir est interrompu par l’arrivée d’un être humain. La puce RFID de sa carte de lecteur sous-cutanée indique : sexe : féminin depuis 2006, préférences : spaghetti à la bolognaise, Almodóvar, couchers de soleil en automne, MacOS (Léopard), animal préféré – idem. Derniers ouvrages empruntés : Un amour de Swann, Rouge Brésil, L’Oeuvre au Noir, Le diable en robe bleue. Dernier aliment consommé – il y a une heure : un verre de Beaujolais. Le logiciel de suggestion sémantique processe les données. Une voix douce murmure depuis l’étagère: “Bonjour Mon…Madame Lecaubaïe- aujourd’hui on vous suggère d’emprunter Le rouge et le noir “.

….perdu dans l’hypertextualité (quel stimulus pour ses neurones avides – la sérendipité l’a mené au blog d’un homonyme, ô surprise! … ah non, zut, c’était lui-même) et le contrôle de l’aggregateur de fils rss de la Virtuothèque, il n’a pas vu le temps passer. La journée est finie – et fut ardue. Il est temps de se plonger dans Second Life.

…à suivre

Numérisation et partage des savoirs

1 comment 19 mai 2007

4DigitalBooks ouvre ses portes aux étudiants ID

la machine à numériser des livres Un groupe d’étudiants de 3ème année de la filière ID de la Haute Ecole de Gestion de Genève eut la chance, la semaine dernière, de s’initier à une technologie rarement accessible. Mr Ivo Iossiger, président de la société 4DigitalBooks, accueillit les étudiants dans ses ateliers pour une formation d’une journée.

Encadrés par des professionnels de la boîte, les futurs spécialistes en Information documentaire ont pu s’initier aux différentes filières de numérisation, depuis l’acquisition jusqu’à la délicate mais essentielle Reconnaissance Optique de Caractères. Pour la première étape ils ont pu manipuler l’outil vedette de l’entreprise, la machine capable de numériser des livres entiers (même complexes) à la volée, grâce à une technique maison d’aspiration des pages.

Transparence dans les activités, intransigeance quant à la qualité. A l’heure où une certaine Bibliothèque Universitaire Romande vient de signer un “avantageux” pacte avec Google, une question me vient souvent : quelqu’un sait comment ce dernier numérise de si enormes quantités de documents, quelles sont les conditions de travail de ceux qui effectuent les tâches? Voici une question à se poser et pourquoi pas , à poser à Google himself. Ses porte-paroles se feront certainement (j’aimerais le croire) un plaisir de vous répondre. Car le partage et la mise à disposition des savoirs ne doivent pas s’arrêter au contenu, mais s’étendre à tout ce qui entoure et permet cette mise à disposition. Et l’ignorant devient aussi complice.

Babel Alexandrie aller-retour

Ajoutez un commentaire 22 avril 2007

Multilinguisme et logiciels professionnels

roseta numérique. Par BenideDes beaux paysages néo-zelandais aux Grands Lacs - en passant par la Seine - le souci de la satisfaction du “client” biblioth-économique va souvent de pair, chez les concepteurs des logiciels, avec l’oubli, ou le dédain, du caractère allophone de celui-ci. Ou plus précisément, de la complexité engendrée par la coexistence, dans un même espace physique ou virtuel, des utilisateurs aux langues différentes.

Ainsi, même chez Greenstone (logiciel libre de bibliothèque numérique), dont l’interface a été traduite en Maori, Arabe, Marathi (langue du Maharastra) + un grand etcétéra,il est très difficile d’implémenter une collection vraiment multilingue (comprenant classificateurs de navigation - menu, thésaurus, contenu proprement dit ). Des gros “bidouillages” s’imposent pour arriver à des fins quelque peu satisfaisantes.

Cette problématique, peu déterminante dans des contextes homogènes, est essentielle s’agissant de pays multilingues (dont la Suisse) et d’organisations internationales.Comme la plupart des sociétés conceptrices des logiciels de bibliothèque se trouvent dans pays “monolingues” : anglophones( Nouvelle Zélande, USA) ou francophones (France), il y a peut-être chez eux une manque de sensibilité à cette demande. Même de grosses machineries propriétaires (et donc - bien - payantes) négligent cet aspect et les clients doivent encore investir en temps, matière grise et monnaie trébuchante pour trouver des solutions adaptées. On parle ici, bien sûr, d’une réelle approche multilingue, non cosmétique. By the way - si vous me permettez l’incursion anglophone - certaines grandes organisations internationales à Genève commencent à se tourner vers les SIGB libres. Encore en phase d’étude, cette alternative est envisagée sérieusement.

Je me demande s’il ne faudrait pas créer une groupe de travail Suisse (ou Helvéto -Européen) sur les SIGB multilingues et sur le multilinguisme en bibliothèques, archives et centres de documentation en général. Une vraie étude préliminaire de la situation en Suisse serait la bienvenue, accompagnée d’une autres sur les sites (et les SIGB) des organisations onusiennes. Spécialistes ID, linguistes, informaticiens, autorités politiques, pourraient travailler de concert pour trouver des vraies solutions efficaces et adaptées.

Détective ou créateur ? L’exégète ID sur la corde raide face à l’usager

Ajoutez un commentaire 18 février 2007

demi-pomme mystère. Par benideSans vouloir pénétrer dans le terrain glissant de l’histoire de l’art, et assumant le risque de la simplification, force est de constater que, depuis la fin du 19ème, siècle, l’attitude interprétative des profanes – et souvent des « spécialistes » - face à l’oeuvre oscille entre deux pôles : le déchiffrement et la récréation. La première attitude, plus répandue, implique que l’œuvre en question est une énigme à résoudre dont il faut trouver les clés, le sésame. Une fois celui-ci trouvé, le sens, la vérité cachée – forcément unique – s’ouvre à nous comme un fruit tranché par un couteau. La deuxième attitude comporte évidemment un risque ainsi que l’assomption d’une liberté. Il s’agit de prendre l’ouvre analysée comme point de départ d’un nouveau discours censé éclairer par l’enrichissement et non par le dépouillement. Une « nouvelle » œuvre naît de cette approche, tout en contenant la première. Mais dans le deux cas, une connaissance approfondie du contexte et une culture générale élevée sont facteurs de succès.

Le spécialiste ID, que ce soit bibliothécaire ou documentaliste, se place devant la question comme le critique devant un tableau. La question de l’usager peut être envisagée comme une œuvre d’art, et à partir de ce point, l’aborder selon l’une ou l’autre des approches : comme un énigme à résoudre (attitude traditionnelle) ou comme un grain de sable dans une huître (gênant mais capable d’engendrer des perles – dans tous les sens du terme).

Un utilisateur nous pose deux questions sur Hieronymus Bosch. La première : quel est le sens du Jardin des Délices? La deuxième, sur quel matériel a-t-il été peint ? La première est évidemment protéiforme, les nombreuses monographies et thèses sur le sujet le démontrent, on ne peut que lui donner les références et l’orienter sur les plus vraisemblablement pertinentes selon le prestige de l’auteur, la profondeur et richesse de l’analyse, la fiabilité des sources…Et l’agrémenter, si le demandeur insiste et si nous en avons une, sur notre propre interprétation. Pour la 2ème question la réponse est plus concrète et simple, à condition d’aller chercher dans la bonne source : Le Jardin de Délices a été peint sur des panneaux de bois.

Il est évident que le documentaliste d’entreprise interrogé sur des chiffres ou sur la composition chimique d’un produit, ainsi que le bibliothécaire auquel on demande la date de naissance de Marcel Proust ont une marge de manœuvre assez restreinte, les questions sur des données concrètes et factuelles, formulées de manière précise, laissent peu de place à la créativité et font appel surtout aux compétences techniques et à la culture générale, les stratégies de recherche n’excluant pas bien entendu la créativité alliée à la rigueur.

Dans des situations différentes, où la question est floue, l’enquête commence par une reformulation, première étape créative et interprétative. De même que dans la psychanalyse, cette reformulation peut conduire à des régions dont le « patient » ne s’y attendait pas, mais c’est là qu’il voulait vraiment y aller ? Outre la mission d’orienter, le spécialiste ID a aussi celle de former, cette dernière pouvant être aussi comprise comme « façonner ». Ici l’aspect éthique est indissociable des compétences professionnelles… celles-ci suffisent d’ailleurs ?

Car au-delà des techniques et de la culture générale, il faut un « don » avec ou sans guillemets, une sorte de sixième sens pour détecteur les besoins, se faufiler dans la question, trouver la bonne attitude. Cette capacité, est-il possible de l’acquérir dans une école ? Et si réponse positive, quelles méthodes employer – à part des exercices à valeur plutôt folklorique ?

Arrivés aux confins du désert des Tartares, nous nous aventurons encore avec une question : La « bonne » information existe-elle ? Quand on voit que certaines grandes entreprises pourvues d’une batterie de consultants bourrés d’informations factuelles, techniques, concrètes prennent parfois des décisions catastrophiques, on se demande d’où vient le péché originel : l’incompétence – terme vague, les mauvaises données reçues, une vision déformée, un cerveau pré – mal- formaté ? Car il y a aussi l’interprétation de la réponse, région à la frontière de laquelle le spécialiste ID s’arrête. Comme si, après avoir reçu la bonne info concernant le support matériel du Jardin des délices , notre usager s’arrêtait à la croisée des chemins : celui de droite le conduit à une menuiserie où achètera des panneaux lui servant à peindre son propre triptyque, celui de gauche le conduit au Prado armé d’un chalumeau.

Prise de conscience (accessibilité et bibliothèques, suite)

1 comment 23 janvier 2007

lunettes et attrubut de balisage accessibleDe retour de mes incursions dans les sites web de bibliothèques – des deux côtés de l’atlantique - à la recherche de la “conscience de l’accessibilité”, voici quelques remarques :

1-Sans vraie surprise, on constate qu’outre atlantique les bibliothèques en général ont une claire vision du problème, que ce soit au Canada ou aux USA.
a)Dans ce dernier pays, il y bien sûr la pression de la Section 508 et peut-être aussi l’influence religieuse, le politiquement correct et la peur des procès. N’empêche que le résultat est très bénéfique pour les handicapés divers, dont les besoins sont pris en compte à l’heure de créer ou aménager les sites Web des institutions. Et dans ceux-ci il y a toujours une page ad hoc expliquant la problématique, les mesures prises et les moyens à disposition. Et, très important, une demande de “feedback” aux utilisateurs.

Exemple parmi tant d’autres, la bibliothèque publique du comté de Daviess, au Kentucky. Ses page sont censées être conformes non seulement à la Section 508 mentionnée précédement mais aussi aux WCAG de niveau AA (les sites, tous pays et domaines confondus, qui accèdent à ce niveau sont encore plutôt rares).

b)Au Canada on retrouve le même soucis. L’institution comprenant la bibliothèque et les archives nationales du Canada tiennent compte, non seulement du site en lui-même mais ont édicté un “Guide des pratiques exemplaires à l’intention des éditeurs canadiens” (pour l’édition électronique) où la création des contenus accessibles est un point essentiel.

2-Avant de retrouver nos vaches, nos montagnes fourrées d’or et autres clichés dont certains se complaisent, arrêtons-nous en France. La bonne surprise est que le site de la Bibliothèque Nationale est, non seulement conforme (+ ou -) aux standards du W3C, mais consacre aussi depuis des années une attention soutenue à la problématique de l’accessibilité. La présence active dans le pays de BrailleNet et la création du groupe de travail et du label Accessiweb n’en sont peut-être pas étrangères. (Et aussi, peut-être, par ces obscurs chemins de la culpabilité inconsciente, le fait que, selon par où l’on accède au bâtiment du site François Mitterrand, le risque de devenir handicapé moteur n’est pas exclu).

3-Et pour les fils de la mère Helvétie? L’accessibilité concerne, si l’on croit nombre des sites dont je vous épargne l’adresse, les codes pour effectuer du prêt inter. Point. Il serait injuste d’ignorer qu’un certain nombre de bibliothèques, dont celle universitaire de Neuchâtel, ainsi que celles d’un certain réseau genevois, par exemple, font une timide mention de leur degré d’accessibilité physique - d’accès au bâtiment en soi donc. Il y en a même une qui propose gentiment l’entrée de service pour les personnes concernées. C’est évident, on espère, que ce n’est pas l’intention explicite de les faire entrer de cette manière, mais tout le monde est conscient du fait que remodeler un bâtiment pour l’adapter aux exigences est coûteux et très complexe selon le site. Raison de plus pour se pencher sur l’accessibilité Web, indispensable pour les personnes à mobilité réduite, entre autres. Et là, c’est un peu le désert côte prise de conscience, malgré la présence active (surtout en Suisse alémanique) de la fondation Accès pour tous. Peut-être pas trop connue - ni connaisseuse - de nos métiers. Raison de plus pour rédiger un article vulgarisateur et quelque peu “aiguillonnant” à l’intention des confrères (et consoeurs) de notre beau pays. A paraitre bientôt.

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